Un mouvement perpétuel entre l’art et la littérature
L’écrivaine Karoline Georges habite Saint-Hyacinthe. Artiste multidisciplinaire, elle est issue de la danse. Elle a étudié l'interdisciplinarité en art, le cinéma et la vidéo à l’Université du Québec à Chicoutimi de même que l’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. Depuis, elle collectionne les honneurs en écriture. Sa dernière récompense en lice est le prestigieux prix du Gouverneur Général du Canada attribué à son roman, De Synthèse. Plus d’une fois primé, ce roman a remporté le prix Arlette-Cousture des Grands Prix du livre de la Montérégie, le prix Aurora Boréal, le prix Jacques-Brossard de la science-fiction et du fantastique, et j’en passe! Une œuvre magistrale qui a donné naissance à « un être idéal, […] peut-être, une Éternelle. »
Karoline Georges cumule un travail de plus de vingt ans d’écriture et d’arts qui inspirent mutuellement ses créations littéraires et ses modélisations 3D. Comme si un mouvement perpétuel se glisse entre ces mondes où le sublime et la quête d’identité cherchent à émerger. Dans l’écriture, dit Karoline Georges, « je me sens complètement libérée de la matière. » Pour elle, « Écrire est une manière de comprendre le sens de ma propre existence au monde. Exister. Ce que c’est qu’être au monde… L’écriture va exprimer ma perception du sens de l’univers. »
Pour elle, la transposition du réel ne peut exister s’il n’y a pas d’expérience traumatisante. Un accident sur le pont Jacques-Cartier lui fait prendre conscience de son éphémérité, de la fragilité de son corps. De là, peut-être, sa fascination pour le corps, l’image, l’identité parfaite derrière l’écran. Tout comme la narratrice dans De Synthèse, Karoline Georges est née dans les années 1970, a grandi devant la télévision, habitée par des héroïnes du petit écran qui la fascinent complètement (Wonder Woman, Olivia Newton-John ou Jinny). La narratrice du roman cherche à rendre aussi un dernier hommage à sa mère dans cette œuvre unique. Un rituel de deuil alliant le paradoxe de la vie et de la mort.
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Karoline Georges a écrit
La mue de l’hermaphrodite (Ère,Leméac, 2001/2008), L’initérante qui venait du Nord (Leméac, 2003), L’individualiste (Bookleg, Maelström, 2006), Ataraxie (L’Effet Pourpre, 2004, Alto, 2017), Sous béton (Alto, 2011/Folio SF Gallimard 2018), Variations endogènes (Alto, 2014), Under The Stone (Anvil Press, 2016), De synthèse (Alto, 2017,/Coda 2018), etc. Ses expositions questionnent l’art et la création, alimentant cette pulsion d’écriture qui génère tantôt une histoire, tantôt une poésie de manière « organique et intuitive.» Pour en savoir davantage, consulter Karoline Georges.
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Un plus… Karoline a bien voulu se prêter à un questionnaire inspiré de Pivot et de Proust. Nous l’en remercions.
Votre mot préféré?
Absolu
Le mot que vous détestez?
Aucun! Chaque mot a sa fonction dans notre dessein de communication.
Le son ou le bruit que vous aimez?
Celui d'ensemble de la montagne, avec ses bruissements, ses chants d'oiseaux et même le bourdonnement des insectes.
Le son ou le bruit que vous détestez?
Le vacarme des voisins en été!
La plante, l’arbre, l’animal ou l’image dans lequel vous aimeriez être réincarnée?
En orchidée ou en nyctale.
Mes héroïnes favorites dans la fiction?
Toutes les sorcières, toutes les déesses, et toutes les innombrables créatures surnaturelles, post-humaines ou fantastiques des mythologies ancestrales.
Mes héros dans la vie réelle?
Yun et Alex, les anges de chair qui m'accompagnent dans toutes mes aventures.
Mes noms favoris?
Assez curieusement, je m'intéresse peu aux noms. Les personnages de mes trois derniers romans sont sans nom.
Quel serait mon plus grand malheur?
Perdre les miens.
Mes auteurs favoris en prose?
Chloé Delaume, pour n'en nommer qu'une.
Mes poètes préférés?
Jonathan Lamy, pour n'en nommer qu'un seul.
Comment j’aimerais mourir?
En pleine conscience, de manière volontaire et maîtrisée.
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence?
Toutes celles avouées.
Ma devise?
On ne reconnaît que ce qu'on connaît.